Adèle Fauvez
| Sujet: down the way. Mar 22 Oct 2013 - 19:07 | |
| ∞ ❝ Time takes it all whether you want it to or not, time takes it all. Time bares it away, and in the end there is only darkness. Sometimes we find others in that darkness, and sometimes we lose them there again. ❞
adèle, fauvez - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
+ prénoms et nom › adèle fauvez. + date de naissance et âge › cinq décembre, vingt-deux ans. + originaire de › paris. + statut › sans attaches. + emplois et/ou études › étudiante en histoire. + traits de caractère › agressive, solitaire, renfermée, passionnée, autrefois rieuse.
and if we wanna know more ? + depuis combien de temps habitez-vous à d'Ocean Grove ? › Elle est là depuis longtemps, Adèle. Elle devait avoir quoi, huit ans facile quand elle est arrivée ici. Ça lui a bien plu. De toute façon, c'est pas comme si on allait lui demander son avis, alors autant s'y faire. Et puis, pour la gamine qu'elle était, déménager c'était un peu comme partir à l'aventure. Elle n'avait encore aucun souvenir de déménagement, Adèle, puisqu'elle n'avait que deux ans lorsqu'elle est arrivée aux Etats-Unis, sa mère étant une américaine expatriée. + quelles sont vos impressions sur ce quartier résidentiel et ses habitants ? › Elle les hait, tous ces gens avec leurs sourires hypocrites à deux balles, leurs prétendues morales qui ressemblent à rien. Les apparences, toujours les apparences. Mais elles n'ont aucun intérêt les apparences ! Elle n'aime plus les gens, elle ne veut plus faire d'efforts et essayer de les comprendre. Elle rêve plus que de partir, Adèle. Si elle pouvait, elle filerait loin d'ici sans se retourner et sans jamais revenir. + quelle est la pire chose que vous pourriez découvrir sur votre voisin ? › Tout le monde a des secrets, des secrets si bien gardés qu'on les découvrira probablement jamais. Globalement, elle n'en a pas grand-chose à faire. Après y a des trucs qui restent révoltants, comme les violences, les choses comme ça. Mais le pire du pire, la chose qu'elle peut pas supporter, c'est l'intolérance. L'homophobie, l'antisémitisme et tout, mais surtout le racisme. + qu'est-ce que vous amèneriez à des nouveaux voisins comme cadeau de bienvenue ? › L'ancienne Adèle aurait dit un sourire. Parce que c'est pas trop son genre, de bondir sur les voisins, avec un cadeau, pour se présenter, façon famille parfaite de banlieue. Mais si elle les avait croisé, elle aurait souri. Un sourire accueillant, chaleureux. Maintenant, elle se contenterait de détourner la tête, ou de laisser ses yeux passer à travers. Elle s'en fout de ses voisins, Adèle. Encore plus s'ils sont nouveaux. + quel est votre avis sur l'arrivée des caméras à Ocean Grove et de la campagne menée pour redorer l'image du quartier ? › C'est simple, à chaque fois qu'elle les voit, elle a envie de les exploser. Clairement, les caméras, ça ne sert à rien sauf à nous faire croire qu'on est en sécurité lorsque ce n'est absolument pas le cas. Et puis bon, le quartier, Adèle le déteste désormais au plus haut point, tout comme ses résidents, alors elle ne va pas en être ravie. De toute façon, Adèle elle se fiche de tout maintenant. Depuis Eloise. Depuis la fin d'Eloise. + avez-vous des particularités, des manies ou autres ? › Adèle, y a plein de choses qu'elle a jamais su faire. Comme jouer de la guitare, faire des rôtis, chuchoter, dire des mots doux sans éclater de rire, faire une roulade arrière, manger proprement un beignet au chocolat, nager le crawl, finir une lettre, plier un vêtement correctement, se taire quand il faut, mourir de rire. Adèle c'est une fausse blonde, et c'est bien la seule chose qui soit fausse chez elle. Avant quand elle était heureuse, elle riait pour de vrai, elle souriait pour de vrai. Maintenant y a plus que ses larmes de vrai. Mais elle fait pas semblant, Adèle. Elle comprend pas pourquoi elle devrait afficher un sourire, dire ça va, merci quand on lui pose la question et accepter les condoléances. Pour être polie, pour bien se tenir ? Comme on l'attendait de la gamine aux longs cheveux bruns, au visage souriant et aux yeux qui pétillent ? Mais elle s'en fout d'être polie, Adèle. Elle s'en fout qu'on la regarde dans la rue, comme une folle, comme une bête de foire. Elle a envie de hurler, Adèle. Sur tout le monde, sur n'importe qui, sur la vie. Elle savait sourire avant Adèle, et quand elle souriait, c’est le monde entier qui changeait. Parce qu’elle avait un de ces sourires, Adèle. Le genre de sourire qui avale la tristesse, qui capture l’attention. Parce qu’Adèle quand elle souriait, on était obligé de sourire aussi, et c’est ça qui était beau. Mais elle sourit plus Adèle. Elle connait plus que la tristesse. Le bonheur, il est parti loin, trop loin, et jamais elle ne le rattrapera. Alors Adèle, elle danse plus dans les rues, elle ne crie plus sa gaieté à tous les inconnus qu’elle croise, elle ne distribue plus les attentions, elle n’offre plus son rire à celui qui sait l’attraper au vol. Non, Adèle, elle balance plus son désespoir à la gueule des gens et tant mieux si ça blesse. Parce qu’elle aime plus personne, parce qu’elle sait, elle dit qu’elle sait. La noirceur.
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